CHRISTOPHE DETTINGER

PARIS (Reuters) - L'ancien boxeur professionnel Christophe Dettinger, qui s'en est pris le 5 janvier à deux gendarmes en marge d'une manifestation des "Gilets jaunes" à Paris, s'est défendu mercredi d'être un "casseur de flic", lors d'un procès tendu.

Jugé pour violences volontaires en réunion sur personnes dépositaires de l'autorité publique ayant notamment entraîné une incapacité temporaire de travail supérieure à huit jours, il encourt une peine maximale de cinq à sept ans de prison.

PARIS (Reuters) - L'ancien boxeur professionnel Christophe Dettinger, qui s'en est pris le 5 janvier à deux gendarmes en marge d'une manifestation des "Gilets jaunes" à Paris, s'est défendu mercredi d'être un "casseur de flic", lors d'un procès tendu.

Jugé pour violences volontaires en réunion sur personnes dépositaires de l'autorité publique ayant notamment entraîné une incapacité temporaire de travail supérieure à huit jours, il encourt une peine maximale de cinq à sept ans de prison.

"Je suis là pour payer pour une erreur. La seule chose que je ne veux pas c'est qu'on dise que je suis un casseur de flic, un lyncheur, un tueur", a déclaré cet ancien champion de France lourd-léger (2007-2008).

"J'ai voulu empêcher une injustice et j'en ai commis une autre", a ajouté cette homme de 37 ans. "Quand je me vois taper sur un gendarme au sol, j'ai honte."

Il avait obtenu le 9 janvier un délai pour préparer sa défense mais avait été placé en détention provisoire, ce que la Cour d'appel de Paris a maintenu en invoquant un caractère "impulsif" et "déterminé à commettre des actes violents".

Christophe Dettinger est défendu par trois avocats, dont le très expérimenté ténor du barreau Henri Leclerc.

De vifs accrochages les ont opposés à la présidente du tribunal, au procureur et aux avocats des parties civiles (les deux gendarmes, l'Etat et des associations), lors d'une audience où les enregistrements vidéos des incidents du 5 janvier ont été visionnés à plusieurs reprises.

Les images de Christophe Dettinger rouant de coups de pied et de poing un gendarme à terre et boxant un de ses collègues sur la passerelle Léopold-Sédar-Senghor, non loin de l'Assemblée nationale, sont restées un des symboles des violences qui ont marqué les manifestations de "Gilets jaunes".

Cagnotte de soutien à Christophe Dettinger : pourquoi Leetchi saisit la justice

Leetchi a annoncé jeudi avoir "engagé une procédure en référé auprès du tribunal de grande instance d'Evry afin de déterminer les conditions dans lesquelles pourra intervenir le versement" des quelque 130.000 euros accumulés par la cagnotte de soutien à Christophe Dettinger, accusé d'agressions contre des gendarmes début janvier lors de l'acte 8 des Gilets jaunes, à Paris. Le créateur de cette cagnotte avait indiqué que les fonds "étaient destinés à soutenir la famille [de l'ex-boxeur] pour le paiement des frais d'avocats de celui-ci", a rappelé dans un communiqué la plateforme, qui avait pris acte de cette décision en stipulant que la cagnotte servirait "uniquement à financer les frais de justice sur présentation de justificatifs".

Une fois la cagnotte close, l'organisateur a toutefois "formellement demandé le 26 janvier 2019 le versement direct par virement de l'intégralité de la somme récoltée, à savoir 127.812,67 euros (...) sur le compte bancaire" de la compagne de l'ex-boxeur, en lieu et place du compte joint de "M. ou Mme Dettinger" initialement prévu, détaille le communiqué. Or contrairement aux engagements pris envers Leetchi et en contravention avec les conditions générales d'utilisation du service, cette demande "vise un autre bénéficiaire que celui initialement désigné par l'organisateur de la cagnotte (à savoir M. Christophe Dettinger)", selon le texte de l'assignation en référée que l'AFP a pu consulter.

Leetchi veut "trouver une issue rapide à ce litige"

En outre, la demande "ne fournit pas les devis d'honoraires d'avocats correspondant à l'objet de la cagnotte", est-il ajouté. "Une telle demande est génératrice d'un dommage imminent puisque Leetchi, soit s'abstient d'exécuter la demande (...) et s'expose dès lors à la mise en cause de sa responsabilité contractuelle de la part de l'organisateur; soit exécute la demande (...) et s'expose alors à la mise en cause de sa responsabilité, tant contractuelle par le bénéficiaire de la cagnotte que contractuelle par les participants de la cagnotte mais également pénale", poursuit l'assignation.

"Dans le contexte actuel, les répercussions que pourrait avoir une attribution erronée voire contestée des fonds collectés, commandent la plus grande prudence", ajoute Leetchi, qui précise avoir décidé de recourir à l'arbitrage des tribunaux "afin de trouver une issue rapide à ce litige".

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